Si ses chiens et ses chevaux passent souvent en vente, ce groupe de La Charge du sanglier est bien plus rare et réalise toujours de beaux résultats. Daté vers 1860, cet exemplaire est issu d’une fonte d’atelier de l’artiste. Il faut en effet savoir que le père de Jules Moigniez, qui était doreur en métaux de métier, a, face au succès de son fils, ouvert spécialement une fonderie pour lui en 1857 – située rue Charlot à Paris – afin d’éditer ses oeuvres. Ses bronzes sont d’ailleurs réputés pour la finesse de leur fonte et la qualité des patines. À noter qu’un modèle identique à celui-ci est conservé dans les collections du musée de la Chasse à Senlis. Ce groupe propose une composition impressionnante, ascensionnelle, dans laquelle chaque animal est en mouvement : les chiens attaquent le sanglier, qui tente de se défendre, tandis que le cavalier armé de son épée cherche à achever l’animal. Même le cheval exprime la douleur de l’effort et la violence de l’instant. Jules Moigniez a présenté sa première sculpture, Chien braque arrêtant un faisan, à l’âge de 20 ans, lors de l’Exposition universelle de 1855 à Paris. La sculpture animalière est alors en pleine expansion, portée par le travail d’Antoine-Louis Barye qui a révolutionné la spécialité en présentant en 1831 son Tigre dévorant un gavial et soutenue par le goût des aristocrates et des bourgeois français pour la chasse, développé dès la fin du XVIIIe siècle sous l’influence de l’anglomanie. Originaire de Senlis, Moigniez fait ses classes auprès du sculpteur animalier Paul Comoléra, élève lui-même de Rude. Il exposera au Salon de 1859 à 1892, et à nouveau à l’Exposition universelle de Londres en 1862, où il reçoit une médaille, puis à celle de Paris en 1878. Ses oeuvres trouveront sans peine leur clientèle, appréciant son style naturaliste, qu’elle soit en France, en Angleterre ou aux États-Unis.
Jules Moigniez (1835-1894), La Charge du sanglier. Epreuve en bronze à patine brune, fonte d’atelier, 61 x 71 x 34 cm. Estimation : 30 000/35 000 €
DIMANCHE 15 DÉCEMBRE, DOULLENS. DENIS HERBETTE OVV. Source : LA GAZETTE DROUOT N° 44 DU 6 DÉCEMBRE 2024, page 193.
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